dimanche 27 novembre 2011

Ethique en toc

Quand on touche à l'émotionnel on touche à l'irrationnel. Depuis plusieurs mois dans le milieu du bloc on entendait au loin grincer des dents quelques anciens, critiquant les départs accroupis et autre "pad start", supprimant parfois une bonne partie de la difficulté des passages.

Cette semaine de novembre 2011, Stéfan Denys et Olivier Lebreton ont pété les plombs sur bleau.info, s'en prenant, hasard de l'actualité des vidéos de grimpe, à Ethan Pringle, un grimpeur pro US et Neil Hart, Anglais passionné de bleau et tenant un gîte en forêt depuis quelques années. Preuve de la virulence des échanges, le post a - fait rarissime - été supprimé.

Il est ici surtout question d'exposition médiatique que de pratiques éthiques, propres ou que sais-je encore. On ne les aurait jamais emmerdés s'il n'y avait eu ces vidéos. L'ambigüité de la vidéo de grimpe tient à ce qu'elle sert à partager une passion, mais également à mettre en valeur des performances, le tout agrémenté d'une dose artistique (on mettra ce qu'on veut dans ce terme) pour attirer l'oeil de l'internaute.
Neil ou Ethan (qui par ailleurs n'est pas l'auteur du film ni du montage http://vimeo.com/32567762) le nieront farouchement, pourtant ces vidéos font nécessairement référence en matière d'éthique et de respect de l'environnement. Elle font également la promotion de la forêt, qui plus est de passages parfois confidentiels (Neil).

Je suis le premier à apprécier les images de nouveaux passages, qui nourrissent la légende de cette forêt jamais à court de créativité pour nous proposer des formes et des mouvements originaux, sur un caillou unique. Je suis le premier à râler quand il n'y a pas d'images ni de topos de ces nouvelles perles. Pourquoi ? Parce que ces images nourrissent mon imaginaire et ma passion de la forêt, me rappellent son charme et me donnent envie d'y retourner, et ce d'autant plus quand il y a de nouveaux blocs à réaliser.

 ... et c'est justement là le problème : s'il n'y avait pas tant de films, cela ferait moins baver les gens, et ils se contenteraient plus facilement de leurs spots médiocres à côté de la maison, plutôt que rouler et voler des milliers de bornes pour s'entasser sur les parkings du Cuvier et de l'Isatis.

Interdire les vidéos alors ? Ridicule.

Un jour le litre d'essence coûtera 8€, et tout sera plus cher. Les grimpeurs se déplaceront moins, n'investiront plus dans de super bécanes pour filmer, ni dans des montagnes de crash pour partir surélevés. Le trait de magne coûtera 2€ pièce et on deviendra de fait beaucoup plus économes.

Vive la crise !