dimanche 4 décembre 2011

Flash

Récemment Daniel Woods a flashé Entlinge, un bloc suisse proposé à 8b+/8c. Que la cotation soit plus proche d'un Magic Woods ou d'un Ailefroide, peu importe, dans le référentiel Bleausard un tel passage ne peut probablement pas être moins de 8b.

Ce bloc très peu répété, assez court, est déjà considéré comme un enchaînement de très haut niveau, quand bien même réalisé après maintes tentatives. Le flasher est donc si impressionnant que cela questionne sur la notion du "flash".

Faire du 8b+/8c flash signifierait qu'en travaillant longuement, on devrait pouvoir faire beaucoup plus dur. Pourtant, seul le 8c bloc semble à peu près établi en 2011. Les quelques 8c+ bloc n'ont encore jamais été confirmés, et encore quand il s'agit réellement de blocs, mais pas d'enchaînements dépassant les 10 mouvements.

Autre hypothèse : on serait capable de flasher des passages moins d'un cran en dessous du plus dur existant après travail ? Je n'y crois pas.

Reste une dernière proposition : la notion de "flash" n'aurait pas la même signification pour tous. Flasher un bloc, c'est généralement avoir un ou deux potes qui donnent des indications avant qu'on fasse une tentative. C'est s'autoriser parfois à toucher les prises accessibles du sol (donc toutes pour un départ assis comme Entlinge...), bien sûr sans décoller les pieds. Mais où est la limite ? Le grimpeur qui réaliserait un moulage du passage pour le reproduire sur son pan et reviendrait l'enchaîner du premier coup serait-il toujours flash ?

La réalité est entre les deux, mais avec la multiplication des moyens de communication, il est facile de visionner maintes fois un passage avant de le tenter, et si on est sérieux, de s'entraîner spécifiquement sur la gestuelle qu'on a décortiquée en vidéo. http://4-seasons.tv/en/node/3888

Dans ces conditions, un flash resterait toujours difficile, mais pourrait permettre de mieux comprendre pourquoi il n'y a plus tant d'écart avec le après travail. Je parle au conditionnel car je n'ai aucun préjugé sur la méthodologie utilisé par Woods sur ce bloc en particulier.

Vu de l'extérieur la grimpe se donne des airs décontractés contradictoires avec autant de méticulosité, mais il ne faut pas être dupe quand on connaît la maniaquerie de la grande majorité des grimpeurs de haut niveau. Pour donner le bénéfice du doute à l'élite grimpante, j'attends impatiemment l'ouverture du premier 9a bloc, qui démentirait mes idées saugrenues sur la "bonne" et la "mauvaise" manière de flasher un bloc.

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